PwC : Climate risks to nine key commodities
L’étude PwC : Climate risks to nine key commodities: Protecting people and prosperity analyse l’impact des changements climatiques sur neuf matières premières essentielles à l’économie mondiale.
Méthodologie
Il s’agit de :
- Trois métaux vitaux : fer, aluminium, zinc
- Trois minéraux critiques : cobalt, cuivre, lithium
- Trois cultures alimentaires majeures : maïs, riz, blé.
L’étude analyse l’exposition des sites de production à deux risques climatiques majeurs :
- La sécheresse
- Le stress thermique
Enfin, l’analyse porte sur trois périodes :
- 2020, l’année de référence
- 2035
- et 2050, avec deux scénarios d’émissions pour 2050.
PwC : Climate Risks to nine key commodities : Principaux résultats à retenir
L’étude PwC sur les risques climatiques concernant neuf matières premières essentielles fait ressortir deux principaux faits : d’une part, une concentration géographique de la production et de l’autre, une augmentation des risques climatiques.
Concentration géographique de la production
En effet, d’une part, la production mondiale de ces matières premières reste concentrée sur un nombre limité de pays. Ainsi, pour chaque produit, au moins 40% de l’approvisionnement mondial provient de seulement trois pays. Or, cette concentration atteint son paroxysme pour le lithium, le cobalt, le fer et la bauxite, avec plus de 70% des approvisionnements mondiaux provenant de 3 pays maximum par produit. De même, si on prend l’exemple du cobalt, plus de la moitié de la production mondiale provient de seulement 5 mines en République Démocratique du Congo.
En conséquence, cette concentration géographique augmente les risques globaux liés aux changements climatiques. Effectivement, une perturbation dans un de ces pays peut avoir un impact disproportionné sur l’approvisionnement mondial.
Augmentation des risques climatiques
D’autre part, sans mesures d’adaptation, une part croissante de la capacité de production mondiale sera exposée à des risques climatiques. Ainsi, même dans les scénarios les plus optimistes c’est-à-dire de faibles émissions, les risques de sécheresse et de stress thermique augmenteront considérablement d’ici 2050. Par exemple, plus de 60 % de la production mondiale de bauxite et de fer pourrait être exposée à un risque important de stress thermique.
De plus, dans le secteur agricole, les cultures de maïs, riz et blé sont très vulnérables. Selon cette étude, en 2050, environ 90 % du riz produit en Asie du Sud-Est pourrait être exposé à des risques de stress thermique significatifs. Qui plus est, cette culture pourrait faire face à un risque extrême pour environ le quart de la production.
PwC : Climate Risks to nine key commodities : Principales recommandations
Face à ce constat, l’étude propose trois étapes pour s’adapter au changement climatique :
- Renforcer la résilience en identifiant et gérant les risques climatiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
- Saisir les opportunités pour développer des produits, services ou modèles d’affaires qui aident les entreprises et les communautés à s’adapter.
- Collaborer avec les parties prenantes (gouvernements, communautés) pour favoriser une adaptation à grande échelle.
En effet, ces recommandations sont nécessaires pour préserver les chaînes d’approvisionnement car les risques climatiques continueront de croître.
Conclusion
En bref, l’étude souligne l’urgence d’anticiper les risques croissants liés au changement climatique pour les producteurs et consommateurs de matières premières. C’est la condition sine qua non pour éviter toute perturbation majeure dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. En parallèle, ils doivent poursuivre les efforts en matière de réduction des émissions de carbone.
D’ailleurs, en 2024, 47 % des PDG interrogés par PwC ont déclaré prendre des mesures pour protéger leurs actifs physiques des effets du climat. Toutefois, eu égard à l’importance grandissante de ces risques, cette proportion devrait augmenter. Autrement dit, la gestion des risques climatiques est un enjeu stratégique incontournable pour les organisations qui dépendent de ces matières premières.