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Digital detox en 5 points

Fatigue oculaire ? Maux de tête ? Ah ! Et si c’était le déclic pour entreprendre une digital detox ?

2h24 : c’est la moyenne de la durée de connexion journalière, en hausse de 6 minutes par rapport à 2022 et de 50 minutes en 5 ans.

Selon Médiamétrie, en 2023, « Internet devient un véritable monde d’influences où se connectent 47,4 millions de Français chaque jour, soit 1,8 million de plus qu’en 2022 »

D’ailleurs, ce phénomène sociétal peut toucher aussi bien les adultes que les enfants. Il n’est alors guère étonnant que les pouvoirs publics s’y intéressent. Ainsi, une loi française de 2017 énonce le droit à la déconnexion pour les salariés même si c’est l’entreprise qui en fixe les modalités.

Et, très récemment, un ouvrage d’un psychologue américain de l’université de New-York, Jonathan Haidt « The Anxious Generation : How the Great Rewiring of Childhood Is Causing An Epidemic of Mental Illness,” a fait débat tant aux Etats-Unis qu’au Royaume-Uni et en France. Il est question de la suppression des smartphones et des réseaux sociaux de l’école primaire au lycée !

Qu’est-ce qu’une digital detox ?

La digital detox se réfère à une période de temps pendant laquelle un individu décide de ne pas utiliser des appareils numériques. Il peut s’agir, par exemple, de smartphones, d’ordinateurs ou encore de tablettes. L’objectif est de se recentrer sur des interactions dans la vie réelle.

En effet, que ce soit pour travailler ou se divertir, ou encore communiquer, la présence numérique est omniprésente. Or, ces technologies peuvent avoir des effets néfastes compte tenu de l’accoutumance induite. Cela peut alors conduire à des sentiments d’anxiété ou de dépression dans les cas les plus graves. On parle alors de burnout digital.

C’est pourquoi la digital detox s’avère nécessaire pour renforcer notre bien-être mental et physique. Quels en sont les raisons ? Et comment s’y prendre concrètement ?

Les bienfaits d’une digital detox

En fait, la pratique d’une digital detox peut être motivée par plusieurs raisons :

– Amélioration de la santé mentale

En effet, l’utilisation excessive de la présence devant des écrans conduit à une détérioration de notre mental. Cela peut générer un sentiment de peur de manquer quelque chose (FOMO en anglais) avec son lot de notifications et d’emails. Cet état est susceptible d’engendrer du stress, de l’anxiété voire de la dépression. Aussi, une détox digitale conduit alors à se dépressuriser ramenant ainsi le calme et la sérénité.

– Augmentation de la concentration

Aussi, les notifications à tout-va et les yeux rivés sans cesse sur nos appareils numériques conduisent à des interruptions in-vitam. La déconnexion permet alors de se concentrer sur la tâche en cours. Elle est ainsi la source d’une meilleure productivité dans nos activités.

– Développement des relations sociales dans le monde réel

Déconnexion numérique rime avec la propension à faire des interactions avec sa famille ou ses amis. Elle permet alors de renforcer la soft skill qu’est la communication. Ainsi, elle favorise les relations en face à face dans des conversations susceptibles de renforcer les liens entre individus. Il ne peut s’ensuivre que des liens sociaux et affectifs plus solides.

– Meilleure qualité de sommeil

En fait, le cycle sommeil-réveil, en particulier le soir, se trouve entravé par l’usage d’appareils numériques. En effet, ceux-ci via les écrans émettent une lumière bleue qui peut interférer avec ce cycle car elle retarde la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Raison de plus d’effectuer une déconnexion numérique, qui, selon certains experts, doit être faite au moins 30 minutes avant de se coucher.

– Appréciation du moment présent

Sans appareils numériques branchés 24h sur 24, cela permet de prendre conscience de l’environnement qui nous entoure. Il en découle un sentiment de calme et de paix qui nous autorise de prendre du recul sur la vie, l’existence. Cette digital detox encourage ainsi la pratique du journaling. Elle conduit ainsi sur un recentrage sur nos valeurs et priorités.

la digitale detox ou comment se crée une opportunité de se recentrer sur ses valeurs

Comment s’y prendre ?

Voici 5 astuces pour implémenter une routine axée sur la digitale detox.

– Prise de conscience de ses habitudes

Tout d’abord, il faut se rendre compte que l’on a un problème. Autrement dit, il convient de surveiller sa consommation digitale. En fait, il s’agit ici de savoir combien de temps on reste en moyenne en ligne, sur les réseaux sociaux et internet.

Avec cette prise de conscience, on peut créer une nouvelle habitude à savoir ne faire qu’une seule activité à la fois. Aussi, on peut s’efforcer de ne pas, par exemple, utiliser son smartphone pendant que l’on regarde la télévision.

De même, il est important de faire une analyse de ce que l’on fait sur internet en triant l’utile à l’agréable. Ainsi, par activités productives, on entend notamment prendre des cours en ligne ou regarder un documentaire en streaming. Les activités ludiques peuvent être les notifications des réseaux sociaux, par exemple.

 – Allocation du temps attribué à chaque activité

Maintenant que l’on a une idée de ses habitudes, pour chacune de ses activités en ligne, on va fixer des limites. Pour ce faire, on pourra créer une grille en listant l’ensemble de ses activités en ligne. Il peut s’agir, par exemple, de la consultation de sa boite mail, le surf sur les réseaux sociaux ou encore l’utilisation de ses applications sur son smartphone.

De facto, les notifications n’ont plus prise puisque désormais pour chaque activité un temps y est alloué. On peut alors se consacrer à des activités hors internet plus facilement.

Si cela s’avère trop difficile, voici deux astuces complémentaires : D’une part, il est possible de conserver uniquement les notifications qui sont réellement importantes. Par exemple, il y a celles relatives au travail.

De l’autre, on peut également choisir un endroit bien précis pour surfer sur internet. Cela peut être, par exemple, dans sa chambre ou la cuisine. Aussi, si l’on ne se trouve pas dans cet endroit précis, eh bien, on ne surfe pas.

– Pratique de pauses régulières

Ainsi, pour renforcer la concentration et le focus sur son travail, il est fortement recommandé de faire des pauses. Cela peut prendre la forme de pomodoros. A ce titre, il existe des applications très efficaces comme Forest, Atmosphere ou Tide. Le principe reste le même : une tranche horaire se décompose en un temps de concentration et en un temps de pause.

Or, durant le break, il est possible d’en profiter pour faire un peu d’exercices physiques comme du stretching, faire les 100 pas dans une pièce ou encore respirer un peu d’air frais.

La digital détox crée également l’opportunité de développer notre côté spirituel comme la méditation ou le yoga. C’est un temps de recueillement pour se recentrer sur soi-même et ses pensées.

– Maîtrise de la lumière bleue

De plus, il ne faut pas hésiter à activer dans les appareils numériques les applications suivantes : l’auto-brightness, le reading mode ou encore le dark mode. L’objectif est de filtrer au mieux la lumière. Ceci est important pour une meilleure qualité de sommeil.

Il y a également des lunettes à cet effet mais leur efficacité scientifique est contestée. Dans le même ordre d’idées, sur le marché de la domotique, il existe des lampes de chevet qui créent des lumières d’ambiance tamisées. Par ailleurs, il est recommandé de se retirer des écrans au moins 30 minutes avant d’aller se coucher.

– Réflexion sur son expérience de digitale detox

Enfin, pour renforcer les bienfaits de la digitale detox, il est important de faire un point. Ai-je atteint mon objectif de mieux dormir ? de réduire mon stress ? ou encore de développer de nouvelles relations ?

Quel que soit l’objectif visé, il est alors possible d’inscrire dans un journal ou dans une application comme Daybook son ressenti. Par exemple, on pourra y noter ses humeurs, son état d’esprit ou encore les nouvelles habitudes créées.

En prenant conscience des changements positifs, cette pratique permet de s’auto-stimuler pour effectuer à nouveau une digitale detox jusqu’à cela devienne une deuxième nature.

Les limites de la digital detox

Les défis à surmonter 

La mise en œuvre d’une digitale detox comporte de nombreux bienfaits. Toutefois, il faut bien souvent faire preuve de discipline et de détermination pour en faire une habitude durable. En effet, trois principaux challenges sont présents pour mettre en échec toute velléité de déconnexion numérique.

– Pression sociale

Tout d’abord, la pression sociale reste très forte. En effet, dans un monde hyperconnecté, il paraît fort étrange de ne pas répondre à ses messages et/ou être présent sur internet. D’une manière ou d’une autre, il y a toujours une activité à y faire. D’ailleurs, l’environnement professionnel et personnel s’en trouverait fortement vexé.

Aujourd’hui, il est tout à fait naturel d’être disponible à tout instant. De plus, on peut également être victime du syndrome FOMO (fear of missing out) i.e. la peur de manquer quelque chose d’important. Ceci est une manifestation flagrante de la peur d’isolement.

– Expérience numérique, une seconde nature

A cela s’ajoute le fait que des habitudes profondes sont ancrées en nous de sorte qu’être connecté constitue une seconde nature. Internet fait partie tant de la vie professionnelle que personnelle, de nos loisirs et de notre vie sociale.

Par conséquent, réduire sa consommation numérique est un sérieux challenge. Cela peut être source d’anxiété et de mal-être. Aussi, il faut bien souvent des efforts prolongés pour faire preuve de résilience. Et, même dans ce cas de figure, le maintien à long terme d’une digitale détox peut s’avérer vaine.

C’est pourquoi, bien souvent, cette initiative se réduit à trois jours au maximum. En fait, c’est le temps nécessaire pour « se réinitialiser ». Autrement dit, c’est le délai minimum nécessaire pour se fixer de nouveaux repères et de prendre conscience de ses habitudes digitales.

– Gestion du temps

Enfin, beaucoup d’entre nous utilisons des agendas en ligne pour s’organiser. Revenir à un support papier ou toute autre alternative non numérique peut être un challenge en soi. A cela s’ajoutent des pertes de productivité sèches dans le domaine professionnel, surtout dans le cas d’utilisation d’outils spécifiques et d’applications.

Aussi, ce sont pour toutes ces raisons qu’entreprendre une digitale detox s’avère si difficile à implémenter. Et bien souvent, des rechutes sont à prévoir.

Conclusion

En fin de compte, la digital detox est complexe. Elle se traduit que très rarement par une démarche radicale conduisant à une déconnexion numérique complète. Il s’agit le plus souvent d’une prise de conscience. En effet, elle nécessite de la volonté et de la résilience pour créer de nouvelles habitudes.

In fine, une digitale detox réussie est source d’un bien-être mental qui apporte calme et sérénité, garantie d’une reconnexion à l’essentiel.

Voici le témoignage d’une vraie digital detox sans internet ni réseaux sociaux

Françoise R.

Passionnée de finance d'entreprise et de management, je partage avec vous des nouvelles et des contenus thématiques autour du management financier. Si vous avez envie de partager votre avis après avoir lu ce post, n'hésitez pas à laisser un commentaire.

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