Affacturage, Source N°1 de Financement
Le marché de l’affacturage en quelques chiffres
Fin décembre 2018, en glissement annuel, le marché de l’affacturage s’est élevé à 320,4 milliards d’euros, soit une hausse de 10,2% en un an. Cela correspond à un volume annuel d’activité multiplié par 2,4 par rapport à la dernière décennie.
Ainsi commente M. Patrick de Villepin, président du conseil d’administration de BNP Paribas Factor, lors d’une conférence de presse : L’affacturage est devenu le premier crédit court terme devant le découvert.
En moyenne, le taux de croissance de ce marché est de l’ordre de 10% par an sur la période 2013-2018. Selon l’Association française des Sociétés Financières, l’année 2019 devrait confirmer cette tendance.
Sur le plan européen, avec une part de marché de 18,1%, la France accède à la deuxième place derrière la Grande-Bretagne. Notons que l’essentiel des opérations sont réalisées en France, même si le taux de croissance des opérations à l’international progresse de 18,1% en un an.
Pour approfondir les statistiques de l’affacturage, lire le rapport de l’ASF : L’activité des adhérents de l’ASF en 2018
Les marchés de l’affacturage et de l’assurance-crédit à l’horizon 2020 d’après Mme Cathy Alegria :
Mais qu’est-ce que l’affacturage au juste ? Il existe différents types d’affacturage (classique, notifié non géré, non notifié, déconsolidant, export, etc). Voyons ici la définition de base de l’affacturage.
Principe de l’affacturage classique
Définition
L’affacturage est un contrat par lequel une entreprise, appelée adhérent, transfère des créances commerciales dans le cadre d’une subrogation conventionnelle à un établissement de crédit spécialisé ou une société d’affacturage dite factor, en contrepartie de leur paiement sous déduction d’une commission et de frais financiers.
Dans l’affacturage classique, le factor prend en charge la gestion, le recouvrement des créances transférées et le risque d’insolvabilité du client.
Atouts
L’affacturage classique offre trois services à l’entreprise adhérente :
- Financement des besoins de trésorerie de l’entreprise en moins de 48 heures via le transfert des créances commerciales avant leur échéance
- Couverture du risque d’impayés : l’entreprise est couverte en cas de défaillance de son client. En cas d’insolvabilité, elle peut recouvrir jusqu’à 100% du montant de la créance.
- Externalisation de la gestion du poste clients : suivi, recouvrement et contentieux
Aussi, l’affacturage permet d’obtenir de la trésorerie très rapidement. Ceci constitue un atout non négligeable compte tenu des délais de paiement des entreprises.
Ce mode de gestion des créances clients est un outil d’accompagnement du financement de la croissance des entreprises. Ainsi, les liquidités obtenues permettent notamment d’investir dans de nouveaux projets (croissance interne) ou encore de se tourner vers des marchés extérieurs (croissance externe).
De surcroît, l’affacturage est apprécié des entreprises en raison de la souplesse d’utilisation et l’adaptation à des profils d’utilisateurs hétérogènes.
Coûts
Or, ce mode de financement comprend essentiellement de deux types de coûts :
- Le coût de la commission d’affacturage : elle comprend le coût de gestion des factures et le coût d’assurance du crédit. Ce coût est variable en fonction du profil de l’adhérent
- Le coût de la commission de financement : Les taux appliqués sont l’EURIBOR 3 mois ou l’EONIA. Il s’agit de l’avance en trésorerie lors de la cession des créances clients.
PS : EURIBOR : Euro interbank offered rate est le taux de référence du marché monétaire de la zone euro – EONIA : Euro OverNight Index Average est le taux de référence des dépôts interbancaires
Généralement, la commission d’affacturage est de l’ordre de 0,1% à 3% du montant des factures. Cela dit, elle peut également être exprimée au forfait i.e. en fonction du chiffre d’affaires. Quant à la commission de financement, elle est fonction de la qualité des créances clients et du chiffre d’affaires de l’adhérent.
Les acteurs en présence
A cela s’est ajoutée une intensification de la concurrence avec une diversification de l’offre.
Elargissement des cibles de clientèle
L’affacturage offre des services à:
– tout type de profil d’entreprises : TPE, PME, ETI jusqu’aux groupes internationaux. Il concerne aussi bien la PME que la grande entreprise. Atout : externalisation du compte client.
– à tout stade de développement : quel soit en création, en croissance, en retournement ou en difficulté. Toutefois, les sociétés d’affacturage s’intéressent en priorité aux entreprises en phase de croissance avides de liquidités pour se développer.
En 2018, plus de 40 000 entreprises ont eu recours à ce mode de financement peu coûteux.
Digitalisation de l’offre
L’adhérent dépose ses facturations en ligne. En échange, il obtient des liquidités. L’intérêt est la rapidité d’exécution des opérations. En effet, généralement, la trésorerie est disponible sous 24 heures.
De plus, des facteurs de développement de l’offre s’ouvrent à l’horizon avec , en autres:
- l’instant payment
- le capital market factoring : i.e. titrisation des créances des entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros.
Parmi les acteurs numériques connus, on peut citer par exemple Aston iTrade, Finexkap ou bien Creancio. Ces fintechs se concentrent en particulier sur le segment des TPE/PME.
Cependant, la course au digital concerne aussi les sociétés d’assurance crédit comme Euler Hermès et les banques, à l’instar de Natixis. Cette société a ainsi conçu un système de reconnaissance optique des factures.
Aussi, souplesse, transparence, rapidité d’exécution et simplification des services sont essentiels sur ce marché.
Comptabilisation de l’affacturage classique
Comptabilisation de la cession des créances clients à la société d’affacturage
L’entreprise adhérente cède la créance client au factor. Cela va se traduire sur le plan comptable par le crédit du compte client 411. En contrepartie, on débite un compte tiers : le compte 467 : autres comptes débiteurs. Ici, on le nomme factor. Ainsi, le débit du compte 467 « factor » correspond au montant de la créance client.
Cette opération génère des coûts. En effet, il convient de prendre en compte les commissions d’affacturage hors taxes, puis la TVA correspondante et éventuellement une retenue de garantie.
Comme vu précédemment, la commission d’affacturage comprend deux volets :
– la commission de service (compte 6225)
– la commission de financement (compte 668)
C’est sur la somme de ces deux commissions que s’applique la TVA (compte 44566)
Ainsi, sur le plan comptable, l’entreprise débite alors les comptes suivants :
- 6225 : « rémunérations d’affacturage »
- 668 : « autres charges financières »
- 44566 : « TVA déductible »
- 275 : « Dépôts et cautionnements » ou un sous-compte du compte 4671
En contrepartie, on crédite le compte 467 « factor »
Comptabilisation du règlement des créances au profit de l’adhérent
Le compte 467 « factor » est alors crédité : il correspond au montant de la créance cédée à laquelle a été déduite l’ensemble des coûts ci-dessus. La contrepartie se retrouve dans la trésorerie de l’entreprise. Le compte 512 « Banque » est alors débité.
Remboursement du dépôt de garantie
Dès que la facture de l’adhérent est recouverte du côté du factor, alors l’entreprise récupère son dépôt de garantie. Sur le plan comptable, cela se traduit par l’écriture suivante :
On crédite le compte 275 : « Dépôts et cautionnements » et on débite débite le compte 512 « Banque ».
Conclusion
En 2018, l’affacturage devient la première source de financement à court terme devant le découvert bancaire. En outre, les opérations à l’international enregistrent un fort dynamisme. Ainsi, celles-ci progressent de 18% sur un an contre 7% sur le marché français. Par ailleurs, selon des sources non confirmées, la France serait le numéro un européen et numéro deux mondial derrière la Chine.
Pour en savoir plus, voir le site de l’Association Française des Sociétés Financières
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