Directive CSRD : Rapport EuropeanIssuers 2025
La directive CSRD représente une avancée majeure dans la normalisation des pratiques de durabilité des entreprises européennes cotées. Entrée en vigueur en janvier 2023, elle impose des obligations strictes en matière de transparence environnementale, sociale et de gouvernance (ESG).
Le rapport de Europeanissuers intitulé « Key findings from European listed companies on the implementation of the corporate sustainability reporting directive (CSRD) » est basé sur une enquête menée auprès de 144 entreprises. Il met en lumière les défis et opportunités liés à la mise en œuvre de la directive CSRD.
Directive CSRD : Défis de l’implémentation
Ces défis soulignent la nécessité d’une harmonisation réglementaire et d’un accompagnement renforcé pour les entreprises.
Transposition nationale de la directive CSRD
L’enquête souligne que seulement 15 des 27 États membres de l’UE ont transposé la directive avant la date limite du 6 juillet 2024. Ces retards engendrent des incertitudes juridiques pour les entreprises.
Par ailleurs, des pratiques dites de « gold-plating » compliquent la situation. En effet, certains pays, comme les Pays-Bas, ajoutent des exigences supplémentaires. Cela a pour conséquence d’amplifier la complexité de la mise en conformité.
Double matérialité et le reporting en chaîne de valeur
A cela s’ajoutent des défis méthodologiques. A ce titre, la double matérialité est au cœur de la directive CSRD. Elle oblige les entreprises à évaluer à la fois l’impact des enjeux de durabilité sur leur performance économique et leur influence sur l’environnement et la société. Or, elle nécessite des méthodologies complexes et des données granulaires. C’est pourquoi 77 % des entreprises interrogées ont eu recours à des consultants externes. En outre, beaucoup soulignent un manque de clarté méthodologique et des données insuffisantes.
La collecte d’informations dans la chaîne de valeur présente également des difficultés. Les entreprises peinent à harmoniser les informations provenant de leurs filiales et partenaires. En effet, les entreprises adoptent des outils variés, allant de plateformes numériques à des questionnaires ESG ciblés. Mais elles font face à des coûts élevés et à des problèmes de cohérence des données. Par conséquent, cela impacte la fiabilité et la complétude des rapports.
Directive CSRD : De nouvelles opportunités
Toutefois, au-delà de ces obstacles, la directive CSRD constitue une opportunité pour transformer les pratiques de reporting et améliorer la transparence globale.
Renforcement des pratiques de durabilité
La mise en œuvre de la directive CSRD a engendré plusieurs initiatives internes. Tout d’abord, 55 % des entreprises ont mené des analyses d’écarts. Ces analyses leur permettent d’évaluer leur niveau de préparation et d’identifier les lacunes à combler.
Ensuite, la directive a également conduit à une réorganisation des ressources internes. Les départements financiers, souvent en première ligne, pilotent cette transition dans 25 % des cas. Par ailleurs, les équipes en charge de la durabilité, de la conformité et du juridique jouent aussi un rôle clé. Ainsi, cette collaboration entre services démontre l’importance d’une approche multidisciplinaire pour répondre aux exigences de la directive CSRD.
Assurance et gouvernance
En plus, la directive CSRD met l’accent sur l’assurance des données de durabilité. Mais cela soulève plusieurs défis. Tout d’abord, 84 % des entreprises ont déjà engagé des auditeurs pour certifier leurs rapports. Cependant, le coût élevé de ces audits reste une préoccupation majeure. Ceux-ci pourraient fortement augmenter par rapport aux exercices précédents. Or, cette hausse s’explique par l’augmentation de la rigueur et de la profondeur des audits. De plus, l’absence de normes harmonisées à l’échelle européenne complique les processus.
Toutefois, la directive CSRD favorise une collaboration accrue entre les équipes RSE, financières et juridiques. Cette approche intégrée renforce la fiabilité des données et contribue à la réussite des objectifs de durabilité.
Conclusion
Le rapport met en évidence un double constat : la directive CSRD, bien qu’exigeante et coûteuse à mettre en œuvre, est une opportunité de transformation pour les entreprises européennes. Leur mobilisation en matière de plus de transparence démontre aussi un engagement vers un avenir durable. Cependant, les défis actuels soulignent la nécessité d’un accompagnement des entreprises. Celles-ci apprécieraient grandement une harmonisation à l’échelle européenne des procédures dans un souci de simplification.