Données Financières : Quelle Fiabilité?
Selon une étude de Backline, éditeur de solutions software spécialisé dans la comptabilité, les leaders des organisations s’appuient sur des éléments chiffrés erronés pour prendre leurs décisions. Or, ceux qui produisent les données financières en ont pleinement conscience. Il en résulte alors l’apparition d’un risque dans le management des organisations.
Un constat sans appel
67% des responsables interrogées certifient que les managers ont pris des décisions importantes sur la base d’informations financières obsolètes ou erronnées.
Or, 75% des leaders attestent leur « confiance en l’exactitude des données financières de leur entreprise »
Sources de décalage de perception sur la fiabilité des données financières
Ainsi, l’enquête menée par Backline met en évidence des sources expliquant un tel décalage :
- L’erreur humaine (41%) étant donné que les données sont enregistrées manuellement
- La multiplicité des sources de données (40%)
- Le manque de contrôles automatisés (28%)
- L’existence de technologies difficiles à utiliser (28%), y compris le manque de formation des collaborateurs.
d’où ce manque de confiance dans les données elles-mêmes (17%)
Coûts cachés liés au manque de fiabilité des données financières
Les erreurs et autres inexactitudes sont censées être corrigées avant le reporting. Or, si ce n’est pas le cas, alors des coûts cachés apparaissent, parmi lesquels :
- Risque de réputation (42%)
- Impact négatif en cas de demande d’augmentation de capital(41%)
- Accroissement de l’endettement de l’entreprise (40%)
- Risque de pénalités et de condamnations pénales (32%)
En conséquence, les organisations ont intérêt à corriger ces erreurs et autres inexactitudes. Pour ce faire, pour 22% du panel, leur organisation consacre jusqu’à 10 jours par mois pour identifier ces erreurs et faire les ajustements nécessaires. Cela représente 114 jours par an.
Ainsi, donc, les process ainsi que la structure du contrôle interne des organisations révèlent leurs limites dans la production de reportings loin d’être parfaits. Cela reste très dommageable pour la performance financière de l’organisation sur le long terme.
Plaidoyer pour une automatisation de la comptabilité
Il convient alors de :
- Développer une culture de transparence
- Restaurer la fiabilité dans le reporting financier
Tant les responsables financiers que les leaders des organisations doivent accepter les marges d’erreur dans la production de chiffres.
Toutefois, le rapport de Blackline révèle que pour 65% des personnes interrogées dans le panel, une erreur de l’ordre de 2 milliards de dollars n’est pas significative. Cependant, compte tenu de l’évolution des technologies, des pressions s’exercent en vue de la réduction de cette marge.
Conclusion sur l’inexactitude des données financières
Les données financières doivent être traitées comme des actifs à part entière. Celles-ci constituent le fondement de la stratégie de l’entreprise. Ainsi, selon Ralph Canter, managing director à KPMG : “As business gets more global and complex, the definition of accuracy also becomes more complex” . Et le rapport de conclure : “Enhanced data models augmented with new cloud technology can be a key component in the response to accuracy.”
Interview de Mme Lucie Bordelais, Directrice Développement, BlackLine France :
Méthodologie
Enquête menée :
- auprès de 579 dirigeants et 575 managers financiers
- dans 7 pays : Royaume-Uni, Etats-Unis, France, Allemagne, Australie, Hong-Kong, Singapour
- entre le 15 août et 12 septembre 2018
- pour des entreprises ayant un chiffre d’affaires minimal de 50 millions de livres au Royaume-Uni, 150 millions de dollars aux Etats-Unis, 50 millions d’euros en France et en Allemagne, 20 millions de dollars en Australie, 140 millions de dollars à Hong-Kong et 20 millions de dollars à Singapour
Pour en savoir plus : Rapport de BlackLine : « mistrust-in-the-numbers »
ainsi que le blog de management financier
Je m'abonne !
